8 septembre 2013

VAE





Un feu qui crépite
Des infos qui giclent dans tous les sens
Les mots et les idées sont des siamois
Que l’on aurait séparés à la naissance
Je dis ça mais ça vaut aussi pour moi
Et pas que pour ceux qui remplissent des coquilles vides au quotidien
Le remplissage du vide, voilà le vrai contrat
Une belle discipline dans laquelle on s’engouffre tous tôt ou tard
Tort ou tare, le fait est là, et il colle au cerveau
Et à sa main abjecte qu’il n’est même plus capable de diriger
La faute à qui, la faute à quoi ?
Peut-être sommes-nous tous de simples coquilles vides
Auxquelles s’ajoute un grain de folie parfois
Je ne parle pas de s’enliser dans l’acide
Mais bien de vivre, seuls et en accord avec ce que nous violons
Chaque jour, chaque instant sans forcément s’en rendre compte
Les comptes on les rendra à la fin
On nous remettra un reçu en nos sales mains
Quand les enfants naîtront avec un câble à la place du cordon
Au fond du flacon ne restera plus de sable.

9 décembre 2012

VAGABUNDEO

     Tout ce que je vois par la fenêtre, sur la route, c’est ce que la Terre Mère a bien voulu dessiner, aidée par quelque déesse. Ici, tout n’est qu’égalité. Des étendues de nature jaune, parfois dorée ou grisâtre, qui fixent l’horizon devant nos rétines. Il ne semble pas y avoir beaucoup de vie ici-bas, alors que ce n’est que cette dernière qui resplendit en ces lieux. Là où il n’y a pas de géants : soit ils se baladent plus loin, à de nombreuses lieues, soit une main coupable les a chassés un jour. Et je vois des lagons atteints de nanisme, plein d’eau douce. Quelques animaux étanchent leur faim dans un calme irréel. Et le paysage brunit. Des rois de taille normale apparaissent peu à peu. Alors que le Soleil s’échappe, et se cache peu à peu sous des nuages qui semblent adopter la couleur jaunie du sol. Au fur et à mesure que je descends cette faible pente, toute vie prend de l’ampleur. Des géants couronnés s’agglutinent sans se livrer de lutte. Et je sais qu’il y a des chutes non-loin. Non pas des plaies rocheuses, mais plutôt des petits bouts de vide merveilleux disséminés çà et là. Sans pour autant donner le vertige. Non, ce qui effraie, c’est de se dire qu’il a fallu abattre des souverains et piétiner leurs fiefs pour que je puisse un jour contempler ce que la Terre a créé avec ce Soleil qui ce soir, semble me dire au revoir. Je fais partie de ces graines coupables. Et je continue ma descente. Je ne sais combien de différentes teintes de couleurs j’ai pu voir. Ici, l’égalité est beaucoup moins évidente. Je m’enfonce quelque part. J’aperçois de plus en plus les fruits que nous, graines hostiles, avons fait naître. Au loin de tout ce spectacle, collision de tous les mondes, je vois d’autres titans, de roche et de terre ceux-ci, qui feraient passer les géants pour des fourmis. Tout s’entrechoque. Mes globes oculaires rencontrent d’autres fils de la pierre à plusieurs kilomètres de là. Et je ne sais pas vers qui, vers quoi m’incliner. Le Soleil, lui, a choisi son camp. Il se reflète dans de nouveaux bassins qui m’apparaissent, à main gauche. La vie jaunie devient de plus en plus hétérogène. Ses courbes se font imprévisibles. Je pense remonter légèrement. Tout comme l’Astre de feu, en plein incendie, qui va et vient derrière les cimes de vie.

16 mai 2012

CENICERO


Il y a des putains de braises et des cendres ça et là
Et des rêves qui se brisent encor dans le même fracas
Quand les songes me singent et s’emparent de ma vie
Ce sont mes nuits qui me baisent, de ce néant remplies.
Aujourd’hui ce que je gagne c’est ce que je perds en vain
Le droit d’aller avec toi toujours vers le lointain
Sous une nouvelle Étoile que je porterais dans le dos
Car nagent encore en moi de bien tristes faisceaux.

J’aurais préféré apprécier le silence plutôt que le vacarme
Mais l’instant incertain viendra et j’aurais le temps
Car la quiétude et la mort sont les deux mêmes enfants
D’une mère qui nous met au monde sans nous offrir d’arme
Quand je ferme les paupières, souvent je danse seul ;
parfois, avec ces deux sœurs
Et c’est le vide, et ainsi j’admets,
Qu’au lit ma seule peine soit de me réveiller
Encore et encore dans ce cauquemare magnifique,
celui qui constitue chaque heure
Chaque jour, chacune crépuscule, chaque saison
Les morceaux de verre autour de moi sont légion.




5 mai 2012

PERDRE LA TÊTE

Donner le bain à un petit enfant noir décapité, que demander de plus pour terminer une si bonne soirée ?

19 mars 2012

16 mars 2012

N.B.




En ce moment mes rêves sont confus. Peut-être qu'ils auront des incidences sur le contenu de mon Cendrier des Songes, d'ici quelques semaines ou quelques mois, lorsque je les aurais publiés.