30 juillet 2010

LA LLORONA


No sé si el corazón peca, llorona,
En aras de un tierno amor

Por una linda tehuana, llorona,

Más hermosa que una flor.


¡Ay!, ¡ay!, ¡ay! llorona,

Llorona tú eres mi xunca

Me quitarán de quererte, llorona,

Pero de olvidarte, nunca.


Dos besos llevo en el alma, llorona

Que no se apartan de mí

El último de mi madre, llorona
Y el primero que te di


¡Ay!, ¡ay!, ¡ay! llorona,
Llorona de azul celeste

Aunque la vida me cueste, llorona,

No dejaré de quererte.


Si porque te quiero quieres, llorona,

Quieres que te quiera más,

Te quiero más que a mi vida, llorona,

¿Qué más quieres?, ¿quieres más?

14 juillet 2010

FILS DE RIEN


Nous sommes le 14 juillet. Le jour de la fête nationale française. Le jour où chacun doit se sentir concerné par les teintes de bleu, de blanc et de rouge qui apparaissent à ses yeux. Le jour où moi, Français de "sang" et de sol, j'ai des choses à dire et à ressentir.
Je n'aime pas beaucoup cette fête. Certes, je n'ai pas vraiment mon mot à dire ; cette date qui, comme chacun le sait, commémore la prise de la Bastille de l'an 1789, fera à jamais référence à un évènement capital de notre histoire. Et même de l'Histoire tout court. Seulement, plus de deux siècles après la Révolution française, doit-il s'agir encore d'une fierté ? Doit-on ressentir dans nos veines un sentiment de patriotisme qui nous donnerait envie de lever le poing ? La réponse, je ne l'ai pas moi-même. Ce dont je suis sûr, c'est que je ne me considère pas Français. Du moins, s'il m'arrive d'accepter que je le suis, je n'en serais pas fier. Au-delà du simple fait historique et de mes propres contradictions, je cherche au fond de moi tout ce qui pourrait expliquer ce mépris du drapeau : l'Histoire je ne la connais pas. Qui peut prétendre la connaître comme s'il s'agissait d'une science ? L'Histoire, c'est moi qui la fais, c'est moi qui la vis. Ce que j'exprime est donc purement subjectif, et cela sans me prendre pour Brassens et me forger une "mauvaise réputation"...



Je ne sais pas si je dois me considérer comme étant un anti-patriote. Je garde mes réserves sur ce sujet-là. Pour moi, étant donné que le patriotisme est de l'ordre de l'affectif, je peux le rejeter comme je rejetterais une religion en étant athée. Ainsi, tout dépend de quelle forme de patriotisme il s'agit : l'amour et la solidarité de son peuple, ou bien l'appartenance et la soumission à une nation ?
C'est simple, en ce qui ME concerne, ces deux aspects sont totalement différents. Ma nation serait en effet cette France qui m'a vu naître ; mais jusqu'à preuve du contraire, le mot "nation" n'est pas systématiquement le synonyme de "peuple". Parfois, j'aime la France. J'aime sa langue, son histoire complexe, son passé, autrement dit sa culture. J'aime les idées qu'elle a véhiculées pendant des années, j'aime les Droits de l'Homme (si souvent respectés en ce pays...), j'aime la richesse de la France. Tout comme j'aimerais n'importe quelle autre culture étrangère, n'importe quel peuple, n'importe quel pays à découvrir et dans lequel je ne suis pas né. Quitte à faire cliché - ce que j'assume totalement - je me considère beaucoup plus comme étant un citoyen du monde. Monde dans lequel nous sommes nombreux à souhaiter que l'unité l'emporte sur les divisions, les conflits et les nationalismes grandissants.


Car OUI, et je ne le remets pas en cause, il peut y avoir une unité française. Seulement, je me demande "mais laquelle ?". Celle de la révolution de 1789 ? Celle qui a combattu contre l'oppresseur nazi pendant la Guerre ? Ou celle qui a célébré la victoire de l'Équipe de France en 98 ? Pour moi, l'unité est quelque chose de magnifique et d'essentiel. Mais elle ne survient hélas que lors de certains évènements qui masquent le quotidien de la France...
J'en entends déjà certains s'insurger en me demandant comment je peux être anti-patriote et pour autant réclamer une unité française. Je leur répondrais que je pense sincèrement que l'unité n'est pas possible sous notre drapeau. La France dans laquelle on vit aujourd'hui est une France raciste et hypocrite, qui a peur de son passé. Et vous pouvez bondir en me lisant, je n'en ai rien à foutre. Est-ce que je vais passer pour un pauvre socialo guévariste si je prétends qu'une France qui accepte qu'un parti nationaliste atteigne le 2ème tour des élections présidentielles sans se poser de questions et sans balayer devant sa propre porte, est une France raciste et fasciste ? C'est simplement la vérité : aujourd'hui, on se méfie de l'Autre, le pays se transforme petit à petit en un État policier et dans ce climat de peur, comment peut-on vouloir bâtir la moindre unité ? À moins d'en écarter quelques-uns sous le drapeau...
Aujourd'hui, on préfère s'attaquer aux conséquences plutôt que de connaître les causes d'un problème. Les 3 principes qui font "notre" devise - et il fallait bien que je les sorte -, "liberté", "égalité", "fraternité", semblent-ils encore d'actualité ? Est-ce que ce pays peut ENCORE se targuer d'être la nation des Droits de l'Homme ? Je ne pense pas... et les preuves sont ailleurs, dans notre quotidien, dans notre histoire et dans le fonctionnement de notre Gouvernement.


On va me dire que mon discours cautionnerait les « Nique la France ! » qui provoquent les indignations dans les Ministères. Je pense que oui, mais ça reste cohérent avec mes idées. Disons que je peux les comprendre. La France est une nation qui délaisse ses enfants, tout comme une mère les mépriserait. Et une mère qui abandonne ses enfants, ça n'est pas une mère pour moi.
Je ne sais pas ce que je pourrais bien vous dire d'autre. Que je ne me reconnais pas dans la lobotomie de masse que subit notre peuple (bien qu'il ne soit pas le seul) ? Que la France dépeinte par TF1 me donne envie de vomir ? Que l'hypocrisie générale va devenir de plus en plus dangereuse pour l'avenir ? Je ne sais pas. Il y a tellement de choses à ressentir, et tant d'aspects et d'exemples que je pourrais oublier.
Mais pour ce qui est de moi, je ne comprends pas comment on peut être fier d'être Français, fier d'appartenir à une nation qui a entretenu des peuples pour qu'ils se tuent, qui rejette l'étranger tout en donnant à ceux qui possèdent déjà le plus, qui pratique la chasse aux sans-papiers... Les exemples seraient trop long. Alors voilà, en ce qui me concerne, je refuse de faire partie de ceux qui se lèveront ce soir pour chanter la Marseillaise une main sur le cœur, cet hymne raciste et belliqueux. Mes ancêtres n'étaient certainement pas des Gaulois, et comment pouvez-vous ENCORE sérieusement penser le contraire ? J'encule ce putain de coq et je ne me reconnais absolument pas sous mon drapeau.



Nous sommes le 14 juillet. Dans quelque temps, la Marseillaise retentira, suivie des feux d'artifices. Pour moi c'est un jour comme un autre. J'ai débattu avec moi-même à travers ce texte et fait face aux contradictions (mais n'ai peut-être pas réussi à les déjouer) en cherchant ce que j'avais au fond de moi, et ce que je ressentais. Une histoire d'amour et de haine, en quelque sorte. Je pense qu'avoir fait ce travail est important. Je n'ai pas à dire aux personnes qui me liront ce qu'ils doivent penser : encore une fois, je reste persuadé qu'il s'agit d'un simple choix affectif. On n'a pas choisi sur quelle terre on est né, on peut très bien choisir l'étendard qui flottera dans nos cœurs. Et moi, je déteste les drapeaux. Je déteste les frontières. J'ai beau en avoir brulé un par écrit, comme sur cette photo que j'ai publiée, cela ne signifie pas que j'aie cramé un drapeau de la France. Mais peut-être de "cette France-là". Et quand bien même, on peut très bien brûler un drapeau, rien ne dit que l'on n'aura pas envie d'ériger un autre emblème par la suite...