9 décembre 2012

VAGABUNDEO

     Tout ce que je vois par la fenêtre, sur la route, c’est ce que la Terre Mère a bien voulu dessiner, aidée par quelque déesse. Ici, tout n’est qu’égalité. Des étendues de nature jaune, parfois dorée ou grisâtre, qui fixent l’horizon devant nos rétines. Il ne semble pas y avoir beaucoup de vie ici-bas, alors que ce n’est que cette dernière qui resplendit en ces lieux. Là où il n’y a pas de géants : soit ils se baladent plus loin, à de nombreuses lieues, soit une main coupable les a chassés un jour. Et je vois des lagons atteints de nanisme, plein d’eau douce. Quelques animaux étanchent leur faim dans un calme irréel. Et le paysage brunit. Des rois de taille normale apparaissent peu à peu. Alors que le Soleil s’échappe, et se cache peu à peu sous des nuages qui semblent adopter la couleur jaunie du sol. Au fur et à mesure que je descends cette faible pente, toute vie prend de l’ampleur. Des géants couronnés s’agglutinent sans se livrer de lutte. Et je sais qu’il y a des chutes non-loin. Non pas des plaies rocheuses, mais plutôt des petits bouts de vide merveilleux disséminés çà et là. Sans pour autant donner le vertige. Non, ce qui effraie, c’est de se dire qu’il a fallu abattre des souverains et piétiner leurs fiefs pour que je puisse un jour contempler ce que la Terre a créé avec ce Soleil qui ce soir, semble me dire au revoir. Je fais partie de ces graines coupables. Et je continue ma descente. Je ne sais combien de différentes teintes de couleurs j’ai pu voir. Ici, l’égalité est beaucoup moins évidente. Je m’enfonce quelque part. J’aperçois de plus en plus les fruits que nous, graines hostiles, avons fait naître. Au loin de tout ce spectacle, collision de tous les mondes, je vois d’autres titans, de roche et de terre ceux-ci, qui feraient passer les géants pour des fourmis. Tout s’entrechoque. Mes globes oculaires rencontrent d’autres fils de la pierre à plusieurs kilomètres de là. Et je ne sais pas vers qui, vers quoi m’incliner. Le Soleil, lui, a choisi son camp. Il se reflète dans de nouveaux bassins qui m’apparaissent, à main gauche. La vie jaunie devient de plus en plus hétérogène. Ses courbes se font imprévisibles. Je pense remonter légèrement. Tout comme l’Astre de feu, en plein incendie, qui va et vient derrière les cimes de vie.

16 mai 2012

CENICERO


Il y a des putains de braises et des cendres ça et là
Et des rêves qui se brisent encor dans le même fracas
Quand les songes me singent et s’emparent de ma vie
Ce sont mes nuits qui me baisent, de ce néant remplies.
Aujourd’hui ce que je gagne c’est ce que je perds en vain
Le droit d’aller avec toi toujours vers le lointain
Sous une nouvelle Étoile que je porterais dans le dos
Car nagent encore en moi de bien tristes faisceaux.

J’aurais préféré apprécier le silence plutôt que le vacarme
Mais l’instant incertain viendra et j’aurais le temps
Car la quiétude et la mort sont les deux mêmes enfants
D’une mère qui nous met au monde sans nous offrir d’arme
Quand je ferme les paupières, souvent je danse seul ;
parfois, avec ces deux sœurs
Et c’est le vide, et ainsi j’admets,
Qu’au lit ma seule peine soit de me réveiller
Encore et encore dans ce cauquemare magnifique,
celui qui constitue chaque heure
Chaque jour, chacune crépuscule, chaque saison
Les morceaux de verre autour de moi sont légion.




5 mai 2012

PERDRE LA TÊTE

Donner le bain à un petit enfant noir décapité, que demander de plus pour terminer une si bonne soirée ?

19 mars 2012

16 mars 2012

N.B.




En ce moment mes rêves sont confus. Peut-être qu'ils auront des incidences sur le contenu de mon Cendrier des Songes, d'ici quelques semaines ou quelques mois, lorsque je les aurais publiés.

24 février 2012

PROSERPINA

Je me rends compte à quel point je plonge lorsque le crépuscule et l'obscurité arrivent vite sur nos vies, et combien la renaissance et le Soleil de l'hiver me remplissent de chaleur, de joie et d'espoir. J'oublie peu à peu les ténèbres.
En fait, je suis une putain de Perséphone.







31 janvier 2012

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En cette journée-anniversaire symbolique pour moi, j'en profite pour annoncer le lancement du blog dont j'avais le projet depuis un moment déjà. Il s'agit d'une page dédiée aux rêves, aux songes, aux cauchemars, que je fais et que j'écris lorsque je m'en souviens. Je n'en parlerai pas plus, les mots ne suffisent pas. Je voulais la voir naître aujourd'hui, c'est donc chose faite, en hommage à quelqu'un qui m'aura permis de rêver depuis un an...



Que viva el vaivén. NEBYAVE.



http://cenizasdelasnoches.blogspot.com


12 janvier 2012

DÉCISIONS

« On me souhaite une bonne année alors que c'est toujours la même », pouvait-on entendre à moitié hurlé depuis la gorge de Frédo Roman, l'homme derrière NonStop, un projet musical qui m'a toujours ému, amusé, inspiré. Mais cette fois j'ai la sensation que ce ne sera pas la même chose.

Je ne suis pas spécialement pour les traditionnelles bonnes résolutions à chaque nouvelle année, peut-être même plutôt contre. Pour autant, ma vie aura énormément changé en 2011 et j'ai plus que jamais ressenti le besoin d'écrire, de déblatérer des niaiseries diverses avariées mais aussi, et c'est là le plus important, de raconter ce que je vivais au quotidien et à chaque évènement qui me semblait important, ce que je ne voulais pas oublier et ce que je voulais transmettre. Sans rentrer dans les détails (je ne l'ai volontairement jamais fait), j'ai changé de pays, de vie, j'ai entrepris de nombreux projets et mes écrits sont là pour les accompagner. Mais pas (que) sur ce blog, pas sur Internet. J'écris comme toute personne devrait le faire, sur un carnet avec un stylo : il paraît que c'est salvateur et que c'est une bonne thérapie, vous verrez.

Cependant, mes pages pas si intimes que ça n'ont pas leur place ici. Jusqu'à présent, les articles que j'ai publiés sur ce blog n'ont jamais eu de lien logique entre eux, et c'est peut-être mieux ainsi. À peine une dizaine d'articles en près de 2 ans, belle ambition. Même si la quantité n'a rien à voir là-dedans (et que l'essentiel ne se trouve pas sur Internet, j'insiste une fois de plus), j'estime que ce n'est simplement pas digne d'un mec dont la passion est l'écriture et la masturbation continuelle d'une partie du cerveau. Seulement voilà, je rédige ce message pour annoncer que désormais, je vais tâcher d'avoir une production beaucoup plus prolifique, essayer d'écrire spontanément et sur tout ce qui me vient à l'esprit et qui me passionne. Peut-être également de partager quelques-uns de mes clichés photo qui ne méritent pas meilleure description qu'eux-mêmes : après tout, que ce soit derrière l'objectif ou sous l'encre, ce n'est peut-être pas la même plume mais le même regard qui parle. Et inversement. Il s'agit donc a priori de repenser un peu le concept, d'élargir les sujets et les possibilités, et de publier sur cet espace quelques extraits de ce que je réalise cursivement. Je suis en train de chercher un moyen d'expliciter quand mes articles seront recopiés à partir de mes propres écrits : de simples crochets feront l'affaire, sans doute. On verra.

J'annonce aussi très prochainement la création d'un nouveau blog au contenu totalement différent, histoire de ne pas m'éparpiller et de faire quelque chose de concret. L'exercice est très différent du "devoir de rédiger" que j'entretiens dans ma vie, qui est pour moi un moyen de congeler pour toujours sur papier des moments précis pour mieux les revivre d'innombrables années plus tard, avec le plus possible d'authenticité. Fautes d'orthographe, mots passés à la trappe et ratures recommandées. Peut-être serais-je le seul à me lire. Mais je m'en moque, là n'est pas l'intérêt. Ici, le but n'est pas forcément d'avoir des lecteurs non plus : simplement partager et échanger des mots, des choses simples, avec qui le voudra bien via un blog (moyen d'expression comme un autre), ce que je ne peux faire en me centrant sur moi-même parmi des pages qui ne regardent - en général - que moi. Voilà pour l'autojustification. Je découvre Tweeter également, ces temps-ci. Vivre avec son temps, dira-t-on.

11 janvier 2012

STATION DE NOUVEAU OPÉRATIONNELLE



Changeons de registre [...] car cette année j'ai décidé de parler d'actualité [...]. Avant-hier, on annonçait la reformation d'At the Drive-In après un hiatus d'onze ans, et de nombreux projets annexes (Sparta d'un côté, puis De Facto et The Mars Volta pour Cedric Bixler-Zavala et Omar Rodríguez-López - sans oublier les merveilleux travaux solo du guitariste portoricain).

On s'en branle, non ? Peut-être quand je relirai ceci, mais pas en 2012. Aussi con que cela puisse paraître, je pense que d'ici le 31 décembre prochain, cette réunion (lucrative diront certains) sera sans aucun doute un des évènements de l'année. Reste à voir ce qu'ils vont faire par la suite, la quarantaine étant proche pour eux et la fougue et la démence adolescente semble avoir été enterrée en même temps que le XXème siècle. Je crois que c'est la première fois que je parle de musique par ici, bien qu'elle représente la quasi-totalité de ma vie. Mais j'y reviendrai.

At the Drive-In et tous les projets que ce groupe texan a engendrés a été la formation que j'ai le plus écoutée durant l'année 2011, étant devenue depuis quelques années une de mes préférées (il en subsiste bon nombre auxquelles je pourrais consacrer des pages [...]), tout commme une source d'inspiration et d'énergie inépuisable, alors que je voue un véritable culte aux génies fous et plein de came que sont Cedric et Omar ; comme quoi l'héroïne peut produire de très bons trucs.

Bref, on dira ce qu'on voudra (un groupe culte doit être enterré, cette reformation ne va servir qu'à produire des thunes, etc.),en cette aube d'année 2012, j'étais plus qu'extrêmement enthousiasmé par la reformation d'At the Drive-In...
... que je ne verrais certainement jamais sur scène. Allez, je vais écouter encore et encore In/Casino/Out et Relationship of Command et leurs hymnes.


C'est vrai qu'on s'en branle après tout.